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Naadiya Moosajee et Hema Vallabh, ces figures féminines qui font briller les femmes dans la tech africaine

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Lilian est une jeune fille nigériane issue d’une famille modeste. Son rêve ? Trouver un travail qui lui permettra de s’épanouir et d’aider sa mère à sortir de la précarité. Depuis son jeune âge, Lilian a toujours développé un attrait énorme pour les chiffres et tout ce qui s’y rapporte.

En jeune élève brillante, elle pourrait facilement s’engager dans un cycle d’ingénierie et développer ses aptitudes. Mais il semblerait que cela soit un métier d’homme. De plus, aucune femme dans sa ville n’était ingénieure. Alors comment pourrait-elle se lancer dans un tel parcours ? Autant s’orienter vers une autre filière.

Mais alors que tout semblait contrecarrer son rêve de devenir ingénieure, la jeune fille tomba sur un reportage télévisé. Un passage précis attira son attention :

« Notre vision est de voir des filles aux quatre coins du monde, en particulier en Afrique, lever la main pour dire qu’elles veulent être des ingénieures. WomEng a pour objectif d’atteindre 1 million de filles d’ici 2027. »

Ces propos de Hema Vallabh et Naadiya Moosajee, co-fondatrices de WomEng et WomHub résonnèrent comme un signal du destin, une bouée de sauvetage pour Lilian. C’était acté, elle deviendra ingénieure.

Des Lilian, il en existe des centaines, voire des milliers sur le continent africain. Et dans un monde où la parole n’est pas suffisamment donnée aux femmes, découvrir des modèles de réussite qui leur ressemblent pourrait sans nul doute changer leur destin. Découvrons  Naadiya Moosajee et Hema Vallabh, deux femmes aux parcours exceptionnels qui ont décidé de faire bouger les choses et changer la vie des Lilian à travers le continent.

 

Deux femmes, deux destins et une même mission

La vision est claire. C’est celle de deux ingénieures d’origine sud-africaine qui se battent pour les filles. Ce sont Hema Vallabh et Naadiya Moosajee, co-fondatrices et dirigeantes de WomEng et WomHub.

 

Mais qui est donc Naadiya Moosajee ?

Naadiya Moosajee est membre du Global Future Council du Forum Économique Mondial, qui couvre le genre, l’éducation et l’avenir du travail et une oratrice renommée. En 2014, elle a été désignée comme l’une des 20 jeunes femmes les plus influentes d’Afrique par le magazine Forbes.

Membre du conseil consultatif de la faculté d’ingénierie de l’université de Cape Town, présidente du conseil d’administration du Tom Queba Memorial Fund et de la fondation MMI, Naadiya est également membre émérite du conseil d’administration de la Fondation internationale pour la jeunesse qui travaille sur le leadership, l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes dans le monde entier. Elle est également bénéficiaire de la bourse Aspen New Voices qui s’adresse à des professionnels du développement dans les pays en développement.

Ingénieure de formation, Naadiya Moosajee a toujours été rebutée par un constat : il existe un faible pourcentage de jeunes femmes dans le monde de l’ingénierie. Pourtant, le besoin est là et il est clair pour elle que les femmes doivent être encouragées à prendre pleine possession du domaine. Une de ses concitoyennes, Hema Vallabh, faisait face à la même problématique.

 

Hema Vallabh

Hema Vallabh commence son parcours à la suite d’une bourse d’étude obtenue en ingénierie. Le constat est le même : c’est un monde fortement masculin. Il n’y a presque pas de femmes et quand elles y sont, presque aucune ne tient un rôle phare.

Dans un monde où existe l’inégalité des genres, Naadiya et Hema se battent pour faire une place aux jeunes filles, leur donner des outils pour diriger le monde dans lequel elles vivent sans se faire inférioriser.

« Les ingénieurs conçoivent notre monde et notre société, et si nous n’avons pas de femmes à la table de conception, nous excluons 50 % de la population. » Soutient Naadiya

Il n’est donc pas question pour elles de laisser les femmes en marge de ce changement. Elles décident alors de porter le combat qui a porté ses fruits, celui de voir plus de filles prendre les rênes de la technologie. Leur détermination a vu naître deux projets uniques : WomHub et WomEng.

 

WomHub, un incubateur au féminin

WomHub est un incubateur panafricain pour les femmes fondatrices d’entreprises évoluant dans les STEM (Science, Tech, Engineering and Manufacturing), un sigle qui fait référence aux métiers dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et de la fabrication.

En plus de fournir des programmes adaptés et sur-mesure, WomHub met à disposition des femmes, un espace de coworking qui leur permet de peaufiner leurs idées et de bénéficier de toutes les ressources requises.

WomHub tient lieu de réseau et permet de connecter des centaines de femmes entrepreneures pour l’accélération de leurs différents projets.

 

Comment WomEng aide les femmes à se développer ?

Women in Engineering attire, développe et retient les femmes leaders en ingénierie dans le monde entier grâce à une série de programmes et d’interventions solides à chaque étape du processus dont notamment :

  • Parler des STEM aux filles dans les écoles, dans les communautés et en ligne.
  • Organiser des ateliers de la WomEng LaunchPad pour les filles dans les écoles et les communautés.
  • Accueillir des programmes liés aux STEM, tels que des ateliers de codage, des ateliers de robotique, etc. auxquels participent des filles.
  • Contribuer à la création de contenus (rédaction de blogs, de bulletins d’information, de revues de produits, etc.).

Le projet WomEng souhaite permettre à des jeunes filles comme Lilian de choisir le secteur de l’ingénierie et de faire leurs preuves afin d’être plus aisément des actrices dans un monde qui semble ne pas vouloir de femmes.

La mission est de donner aux femmes les moyens d’agir dans le domaine de la technologie, des sciences et de l’ingénierie. Les deux co-fondatrices se sont en effet alliées pour mettre au point des programmes rentables qui répondent aux problèmes auxquels sont confrontées les femmes dans le secteur de l’ingénierie, depuis l’école jusqu’à l’industrie. Le principal challenge étant de révolutionner le visage de l’ingénierie, Naadiya et Hema ont su apporter des solutions concrètes à travers WomEng.

Il s’agit notamment de :

 

  • Fournir une formation de sensibilisation aux nouvelles opportunités de carrière dans les domaines de l’ingénierie et de la technologie pour les femmes et les filles.
  • Développer et organiser des formations sur l’employabilité pour les étudiantes en ingénierie, ainsi qu’une plateforme permettant aux entreprises d’ingénierie de recruter les meilleures talents féminins.
  • Soutenir les femmes qui créent et innovent dans les entreprises STEM (Science, Tech, Engineering and Manufacturing) grâce à des programmes ciblés d’incubateurs et d’accélérateurs spécifiquement WomEng et WomHub.
  • Organiser des programmes de formation aux compétences pour le secteur de l’ingénierie, en mettant l’accent sur le leadership et l’entrepreneuriat.

 

À deux, et soutenues par de nombreuses organisations, Naadiya et Hema ont un credo fort :

“changer une fille, changer le monde.”

Et elles sont bien décidées à le faire au travers de WomEng et WomHub.