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Swvl, l’application de transport en commun qui résout les problèmes de mobilité urbaine en Égypte

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Nous sommes en plein après-midi. La chaleur est suffocante. La température semble avoir atteint un pic particulier ce jour. Entassés dans un bus, les usagers s’impatientent, agacés. Les embouteillages sont à leur paroxysme, les usagers n’en peuvent plus, mais n’ont pas le choix. Pour circuler, c’est la seule alternative accessible pour certaines personnes.

Ce genre de scènes constitue le quotidien de beaucoup de citadins en Afrique et l’Egypte n’est pas en reste. Face à une telle situation, trois jeunes égyptiens Mostafa Kandil, Ahmed Sabbah et Mahmoud Nouh,  décident de prendre le problème à bras-le-corps pour y mettre fin. Sans délai. Ils imaginent alors un service de transport alternatif au transport public : Swvl, un système de covoiturage qui permet via une application, de réserver un trajet en bus. Pleins feux sur cette start-up égyptienne qui part à la conquête du continent africain.

 

Swvl, un Uber Africain ?

 

Lorsqu’on parle de covoiturage, il est d’usage de penser à Uber. Alors qu’est-ce qui fait la particularité de Swvl ?

Swvl est loin du concept de base d’Uber qui met à la disposition des particuliers et entreprises des chauffeurs privés. Le concept de Swvl va plus loin dans les besoins de la population.

 

« Un service de transport abordable et pratique, basé sur la technologie, qui s’engage à permettre aux villes, aux personnes et aux entreprises de se déplacer partout. »

C’est ainsi que se présente l’entreprise.

Pour Dina, Swvl est presque une réponse à ses prières. Elle peut se rendre à son lieu de travail facilement, sans la pression des embouteillages. Et le plus beau ? Le tarif est fixe ce qui lui permet de prévoir exactement son budget et elle peut même profiter de la connexion internet au sein du bus.

Swvl a donc réussi à apporter un peu de répit dans la vie de Dina et de plusieurs autres Égyptiens.

Le concept de base de la start-up créée en 2017 est ainsi simple : permettre aux populations de réserver des places dans des bus aux itinéraires fixes. Ce qui représente un réel avantage financier par rapport à la location d’une voiture dédiée.

 

Swvl et la question environnementale

 

Si Swvl a su répondre à un besoin primaire de la population, celui de se déplacer, il y a un autre aspect qui n’est pas négligé. Celui de l’environnement.

La question de l’environnement touche tous les domaines et encore plus celui des automobiles. En effet, les transports en commun émettent de grandes quantités de carbone qui, une fois rejetées dans l’environnement, détruisent progressivement la couche d’ozone.

Avec Swvl, Mostafa Kandil affirme avoir réduit une émission de près de 240 millions de livres de carbone. 

Swvl se présente donc comme une véritable alternative écologique aux moyens de transport traditionnels.

 

Mostafa Kandil, l’histoire d’un homme au parcours surprenant 

 

Mostafa Kandil ne peut être considéré autrement qu’étant l’homme de la situation.

Si Swvl a connu un franc succès, ce n’est guère le fruit du hasard. Il a en effet été mené par Mostafa Kandil, une élite égyptienne au parcours atypique.

Il a notamment :

  • Reçu le prix High Achiever décerné par Association of Chartered Certified Accountants (ACCA) en récompense à ses prodigieux résultats;
  • Lancé Careem Turquie, une application qui permet à ses utilisateurs de réserver des chauffeurs;
  • Dirigé le projet d’expansion de Swvl en Égypte (Mansoura, Tanta, Damanhour et Hurghada) en 4 jours de planification;
  • Dirigé le projet d’expansion de Swvl au Pakistan (Faisalabad, Hyderabad et Peshawar)
  • Dirigé toutes les villes lancées en tant que directeur général par intérim jusqu’à ce qu’elles atteignent toutes plus de 300 réservations par jour ;
  • Restructuré les opérations d’Otlob, augmentant l’efficacité de plus de 370%, entraînant une réduction potentielle des coûts de 35% à 40% des dépenses globales de l’entreprise .

 

Mostafa Kandil pourrait être considéré comme un surhomme au vu de ses exploits et de ses réalisations.

Il définit Swvl comme “une alternative haut de gamme, fiable, abordable et pratique aux transports en commun” et compte bien vulgariser son concept.

 

Swvl : une croissance exponentielle et une couverture complète de toute l’Afrique 

 

Si Swvl a su s’adapter aux réalités du Caire, le problème n’en demeure pas moins différent dans les autres pays d’Afrique. Les embouteillages sont au cœur des transports et représentent un réel problème.

Pour y remédier, Swvl est présente dans 10 villes de six pays différents dont les Émirats arabes unis, le Kenya ou encore le Pakistan.

Les chiffres de Swvl témoignent de son grand succès. Avec 600 employés et un réseau de près de 5000 bus, Swvl entend bien s’étendre à 30 villes dans 20 pays d’ici à 2025, notamment en Europe du Sud et de l’Ouest, au Brésil, au Mexique, aux Philippines, en Malaisie et en Indonésie.

Sa récente fusion avec Queen’s Gambit, une entreprise dans le domaine de la finance et de l’investissement exclusivement composée de femmes, fait passer son capital de plus de 100 millions de dollars à 550 millions de dollars et Swvl pourrait même faire son entrée en bourse.

Dès 2025, Swvl estime pouvoir atteindre 2 millions de trajets par jour.

Swvl n’a apparemment pas fini d’étonner et dispose d’un potentiel énorme.