Dans les pays où le système d’urgence sanitaire est défaillant, l’anxiété et les risques liés à la durée d’attente pour l’arrivée d’une ambulance sont généralement élevés. Au Kenya, cette durée était estimée à 162 minutes par Johns Hopkins International Injury Research Unit, parce qu’il n’y avait pas de numéro d’urgence centralisé. Les Kenyans n’avaient qu’une seule option : appeler les ambulanciers locaux dans l’espoir d’en trouver un de disponible et réactif. C’est dans ce contexte qu’est née Flare Emergency Response, une solution d’intervention d’urgence qui centralise la répartition des ambulances et connecte la population kényane aux services vitaux.
Flare Emergency Response, le système à la “Uber” pour aider les ambulanciers
Maria Ravinovich, UX designer et Caitlin Dokart, manager, toutes les deux spécialisées dans le domaine de la santé, sont les co-fondatrices de Flare en 2016.
Leur objectif était de créer une solution qui permettrait d’apporter une réponse rapide et plus appropriée aux urgences médicales des habitants du Kenya, grâce à des outils technologiques de pointe.
Les deux entrepreneures s’inspirent alors du modèle d’Uber pour rassembler tous les véhicules d’urgence (ambulances, pompiers, police) sur une plateforme unique. Ces véhicules sont équipés de systèmes de géolocalisation en temps réel. Cela permet de répondre de manière rapide et efficace à toute demande d’intervention.
Les utilisateurs de la plateforme peuvent ainsi appeler une ambulance, la suivre et communiquer avec l’équipe en route jusqu’à son arrivée. Une aubaine pour les entreprises et particuliers qui peuvent désormais accéder à tous les services d’urgence répertoriés par Flare, en s’inscrivant sur rescue.co ou en envoyant un message au service client.
Accessible 24h/24 et 7jours/7, Flare permet ainsi aux services de secours kényans d’être disponibles pour tous, à n’importe quelle heure et partout dans le pays.
Flare, une solution vitale à impact social
L’objectif ultime de Flare est de sauver des vies et de secourir des personnes en situation de détresse et éloignées des services de santé. Ce qui représente un défi mondial soutenu par l’Organisation des Nations Unis (ONU), notamment à travers l’objectif de Développement Durable (ODD) n°3 : bonne santé et bien-être.
Aujourd’hui, avec sa technologie, Flare a fait passer le délai de réponse pour les interventions d’urgence de plusieurs heures à quelques minutes dans plusieurs localités au Kenya. Elle a aussi fait la différence lors de la gestion de crises sanitaires, notamment en janvier 2019, lors de l’attaque d’un complexe hôtelier de luxe à Nairobi. Grâce à sa plateforme, les premières ambulances ont pu rapidement arriver sur les lieux pour recueillir les blessés. « Flare nous a dit ce qui se passait, comment positionner nos ambulances, comment évacuer, comment demander des ressources supplémentaires », a déclaré un gestionnaire de parc d’ambulances à l’hôpital où les blessés ont été acheminés, selon Reuters.
Avec un impact social important et un projet innovant, Flare a pu séduire d’importants partenaires. La start-up compte désormais plus de 20 employés et a recueilli 250 000 $ de subvention du Prix Kofi Annan pour l’innovation en Afrique en juillet 2022. Et elle n’a pas prévu de se limiter à cela. Avec les capitaux levés, Flare a en effet l’ambition de développer ses services vitaux en Afrique de l’Est et plus tard partout en Afrique.
En s’appuyant sur son application qui localise les centres médicaux d’urgence et les connecte avec les personnes en danger, Flare est aujourd’hui le “911” du Kenya qui aide les services d’urgences, publiques comme privés, à venir en aide aux personnes en situation de détresse. Avec une plateforme digitale accessible aux particuliers et aux entreprises, Flare Emergency Response est une solution vitale qui va sans doute transformer les systèmes d’urgences partout en Afrique.