L’Afrique francophone ne fait pas souvent l’objet d’une attention particulière dans les discussions sur la fintech en Afrique. Les start-ups de paiement au Nigeria, les grandes banques en Afrique du Sud et en Afrique de l’Est occupent plus ce créneau. Et pourtant, il existe des entreprises dans la région francophone du continent qui repoussent les limites du secteur. A ce titre, Bizao fait partie de ces jeunes entreprises innovantes qui changent la donne. Sa mission est de contribuer à une économie plus inclusive en tirant parti de la puissance des paiements mobiles. Focus sur Bizao, la startup qui crée des canaux de paiement transfrontaliers pour des millions de personnes en Afrique francophone.
D’une clé API à un réseau de paiement couvrant une dizaine de pays d’Afrique francophone
Fondée en 2019 par le français Aurélien Duval-Delort, Bizao construit une combinaison de services financiers à destination de l’Afrique, en se concentrant sur trois principaux domaines de services : les paiements marchands, la facturation des transporteurs et le transfert d’argent en local et à l’international.
L’idée de base de Duval-Delort était de construire une API unique pour connecter tous les affiliés de la compagnie Orange à ses pays partenaires : Côte d’Ivoire, Sénégal, etc. Cette idée a émergé alors qu’il dirigeait le département de l’innovation pour l’Afrique chez la multinationale française des télécommunications. Mais le projet a pivoté vers un produit intégrant la technologie de plusieurs opérateurs.
Un peu plus d’un an après son lancement, Bizao est devenu un réseau de paiements transfrontaliers présent dans au moins 10 pays d’Afrique francophone (dont le Sénégal, le Cameroun, le Gabon et la Tunisie), avec près de 350 millions de transactions traitées par mois. L’infrastructure de paiement de la startup consiste en plusieurs partenariats avec des banques panafricaines (principalement Ecobank, UBA et Orabank), des opérateurs de télécommunications (MTN, Orange, Moov) et les sociétés internationales de paiement (Visa et Mastercard) qui permettent les transferts internationaux.
Comme la plupart des fintechs de paiement, Bizao gagne de l’argent en prélevant des commissions sur les transactions effectuées via ses plateformes. L’entreprise a d’ailleurs ajouté Wave Sénégal à son portefeuille de partenaires. Ce qui lui permet ainsi d’élargir ses actions au Sénégal.
Une levée de fonds de 8 millions d’euros : le début d’une nouvelle ère pour Bizao
Après un premier tour de table d’1 million d’euros en 2019, la startup française qui permet à ses utilisateurs d’accepter les différents moyens de paiements disponibles sur le territoire africain, a levé, courant juillet 2022, un montant de 8 millions d’euros pour son expansion. Ses investisseurs que sont AfricInvest, Adelie et Seedstars Africa Ventures, figurent parmi les principaux acteurs du private equity et du capital risque en Afrique.
Cette levée de fonds permettra à la fintech de renforcer sa stratégie de développement et de recherche, et de déployer par la même occasion de nouveaux produits et services de paiements. Ce ne sera donc pas une surprise de retrouver son service de paiement dans d’autres pays de l’Afrique sous peu, dans la suite de ses actions dans le cadre de l’ODD 9 : industrie, innovation et infrastructure.
Bizao est une fintech dont la mission est d’accompagner les entreprises locales et internationales pour accélérer leur croissance grâce à la digitalisation des paiements. La startup française qui s’adresse au marché africain a réussi à bâtir une infrastructure qui agrège différents moyens de paiement.