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Cellulant : l’une des plus anciennes fintech d’Afrique qui a conquis le continent

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Au Kenya, une fintech africaine se démarque admirablement des autres. Il s’agit de Cellulant, l’entreprise panafricaine fondée en 2004 et qui a depuis été implantée dans plusieurs autres pays africains. C’est l’une des plus vieilles fintech qui ait vu le jour en Afrique. C’est aussi l’une des entreprises qui a propulsé le business des technologies de paiement sur le continent. Découvrez dans cet article l’évolution de Cellulant, la fintech qui a contribué et survécu à la naissance et l’essor de toute une ère technologique: celle du paiement digitalisé en Afrique.

 

Les débuts de l’aventure Cellulant

 

Impossible de parler de fintech en Afrique sans mentionner Cellulant, la célèbre entreprise kényane qui a contribué au cours des années 2000 à démocratiser les services de paiements digitaux en Afrique. Près d’une vingtaine d’années après, la société continue d’étendre ses tentacules en Afrique et de s’adapter aux besoins du consommateur ainsi qu’à l’évolution du marché. Mais comment est-ce que tout ceci a commencé ?

 

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De gauche à droite, Bolaji Akinboro et Ken Njoroge , Co-fondateurs de Cellulant

 

Cellulant a été fondée en 2004 par Ken Njoroge et Bolaji Akinboro. A l’époque, la petite entreprise diffusait des extraits de musiques populaires sur le répondeur des abonnés, moyennant une rémunération mensuelle. Ce service est demeuré jusqu’en 2007, l’année où les choses se sont compliquées pour l’entreprise. En effet, en seulement trois ans, la première version de Cellulant cumulait plus de huit millions d’abonnés. Mais les bénéfices étaient reversés en grande majorité aux opérateurs mobiles. Dans leur quête de moyens pour percevoir l’argent directement auprès de leurs clients, les fondateurs se sont heurtés au refus des banques.

 

En effet, les méthodes de paiements digitaux étaient à l’époque presque un mythe en Afrique et aucune institution financière ne voulait ni financer un projet aussi risqué que celui de créer un système de paiement mobile, ni y prendre part. Comme si cela ne suffisait pas, Safaricom l’un des partenaires de Cellulant s’est mis à offrir gratuitement à ses abonnés des sonneries de répondeurs. Cela a sonné la fin de cette activité de l’entreprise et le début d’une nouvelle aventure.

 

Les services de paiement digitaux: un nouveau virage pour Cellulant

 

Face à la perspective inévitable du déclin de leur activité principale, Cellulant a pris l’initiative de développer un prototype de service de paiement mobile destiné aux banques. Cependant, elle a rencontré une résistance de la part de ces institutions financières.

Pendant ce temps, Safaricom lançait MPESA au Kenya. Ce service connait un succès fulgurant et conquiert rapidement une part importante du marché des transferts d’argent. L’émergence de MPESA réussit une chose : à prouver que ce secteur était viable, ce qui incita les banques à changer d’avis et à suivre Cellulant.

Ainsi, entre 2007 et 2008, Cellulant est devenue la première entreprise à relier les banques au système d’argent mobile de M-Pesa, malgré le fait que ces mêmes banques avaient initialement rejeté les propositions de la fintech. Rapidement, l’entreprise a commencé à étendre ses services à d’autres structures dont de nombreuses multinationales kényanes. Ce qui a contribué à sa transformation en la grande société que nous connaissons aujourd’hui.

 

Il convient de noter qu’à partir de 2010, la société de technologie financière a étendu ses activités au Ghana, en Zambie et au Botswana. En 2020, elle avait étendu sa présence à 13 pays africains. Actuellement, elle dispose de bureaux dans 18 pays et dessert 35 autres grâce à sa plateforme de paiement numérique, Tingg. Il est à souligner que ce n’est qu’en 2011 que Cellulant a bénéficié de son premier investissement institutionnel. En effet, TBL Mirror Fund, un fonds de capital-investissement, a injecté 1,5 million de dollars dans l’entreprise. Par la suite, en 2014, Velocity Capital Fintech Ventures a accordé un financement de 5,5 millions de dollars. Ces deux importants investissements ont permis à la société de consolider sa position en tant que leader sur 12% du marché des paiements mobiles grand public en Afrique. Quatre ans plus tard, en 2018, Cellulant a réussi à lever 47,5 millions de dollars grâce au fonds The Rise de TPG Growth, ce qui constituait à l’époque le plus important investissement jamais reçu par une société de technologie financière opérant exclusivement en Afrique.

 

Et aujourd’hui ?

 

En octobre 2022, Akshay Grover, a été nommé PDG par intérim après les départs d’Akinboro et de Njoroge, les deux cofondateurs de l’entreprise. Il a par la suite officiellement pris ses fonctions de PDG du groupe, se plaçant à la tête d’une des plus grandes sociétés de paiement panafricaine.

 

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En effet, Cellulant est une référence dans la fourniture des méthodes de paiement locales pertinentes et alternatives pour les commerçants mondiaux, régionaux et locaux. Grâce à une plateforme de paiement API unique, la fintech offre aux entreprises un moyen de recevoir des paiements en ligne et hors ligne. Tout cela en permettant à tout le monde de payer via mobile money, avec des cartes de crédit ou directement de sa banque. Cellulant est donc une entreprise panafricaine qui contribue à une croissance économique soutenue, partagée et durable.

 

Société de paiement multinationale de premier plan présente un peu partout en Afrique, Cellulant a pour mission de numériser les paiements pour les économies africaines. Cette fintech justifie d’un parcours que peu d’entreprises de paiement digitales sur le continent peuvent revendiquer.