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Sayna : améliorer les conditions de vies de la jeunesse malgache grâce au coding

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À Madagascar, en 2018, Matina Razafimahefa a initié la création d’une entreprise spécialisée dans la formation aux métiers de l’informatique. Cette initiative découle de deux constats cruciaux : d’une part, l’insuffisance des programmes de formation aux métiers du numérique en Afrique, et d’autre part, l’écart significatif entre les compétences disponibles et les besoins des entreprises dans ce domaine. Elle n’a alors que 19 ans et prend la décision audacieuse de lancer la plateforme digitale Sayna. Aujourd’hui, Sayna figure parmi les jeunes entreprises innovantes les plus prometteuses du continent africain. Dans cette édition de la série Fanaka Story, nous vous invitons à explorer cette jeune pousse technologique basée à Madagascar qui s’efforce d’améliorer les perspectives d’avenir de la jeunesse malgache, en mettant l’accent sur l’enseignement du coding.

 

Qu’est-ce que Sayna ?

 

Sayna est une école privée digitale qui utilise la gamification pour offrir des formations dans le domaine de l’informatique. L’edtech malgache s’est spécialisée dans la formation aux métiers du digital et dans l’outsourcing de projets IT. Elle se positionne également en tant que lien entre les talents et le marché du travail. Son modèle s’inspire de l’Ecole 42, une structure créée par Xavier Niel, qui offre une formation innovante en informatique d’excellence, une référence dans le milieu de la formation au coding.

 

L’idée de la startup malgache est de pousser des générations à améliorer leurs conditions de vie à travers l’apprentissage de la programmation informatique. Pour ce faire, sa plateforme a déployé une formation gamifiée en ligne. Rappelons que la gamification est une méthode qui consiste à s’inspirer du jeu et de sa facilité à retenir l’attention et la motivation du gamer.

 

Ainsi, sur une période allant de 3 à 6 mois, les apprenants se perfectionnent dans le domaine de la programmation informatique grâce à un programme pédagogique conçu sur le modèle d’un jeu vidéo. Une fois qu’ils ont acquis les compétences nécessaires (avec six niveaux de compétence possibles), les apprenants ont la possibilité d’effectuer des micro-tâches et missions rémunérées pour le compte d’entreprises. À mesure que l’étudiant progresse d’un niveau à un autre, ses tarifs de rémunération augmentent de 5 %. Sayna se caractérise ainsi par sa nature ludique, lucrative et éducative, faisant de ces trois termes des adjectifs pertinents pour décrire cette initiative.

 

Un business model qui a évolué au fil du temps

 

Au début, les frais de formation au sein de Sayna étaient pris en charge par le futur employeur. Malheureusement, toutes les entreprises africaines ne sont pas disposées à financer la formation de jeunes apprenants. Il a donc fallu repenser ce business model et partir sur des frais de formations compétitifs. Ces derniers s’élèvent maintenant à 9€90 par mois.

 

Le concept des micro tâches quant à lui permet aux étudiants de gagner de l’argent même s’ils ne disposent pas d’un CV. Sayna privilégie les compétences. Ainsi donc, des projets en interne sont gérés pour simplifier la vie de clients locaux ou internationaux et sont facturés à 12€ par micro-tâche. 40 à 50 personnes peuvent être mobilisées par projet, au lieu de 3 ou 4, pour accélérer la livraison. Cette façon de procéder à séduit plus d’un investisseur.

 

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En effet, le 21 Juin 2021, un communiqué annonçait que Sayna venait de recevoir un financement de 100 000 euros du programme I&P Accélération Technologies. Il a, entre autres, permis à la plateforme de micro-tasking de mettre en place les parcours de formation en collaboration avec Holberton de la Silicon Valley. En 2022, l’edtech malgache boucle un tour de table de 600 000 dollars auprès d’investisseurs prestigieux dont Orange Ventures et Launch Africa.

 

Quelles ambitions pour l’avenir ?

 

Aujourd’hui, Sayna c’est 450 personnes formées et en cours de formation. 90% des diplômés de la startup ont été recrutés au terme de leur apprentissage. Par ailleurs, la structure collabore avec une soixantaine d’entreprises en France, au Canada, à l’île de la Réunion, en Australie ou à Madagascar. Elle enregistrait un chiffre d’affaires de près de 300 000 € en 2021 avec une croissance de 172 % en 2022. Matina Razafimahefa envisage d’ici à 2024, de mobiliser 3 000 « microtaskers » actifs et de former 12 000 apprenants sur son jeu mobile tout en accomplissant plus de 257 000 micro-tâches IT vendues. La startup qui est depuis peu présente en Côte d’Ivoire est bien partie pour atteindre chacun de ces objectifs.

 

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Sayna, l’entreprise malgache spécialisée dans la formation aux métiers de l’informatique, incarne une initiative audacieuse visant à améliorer les perspectives d’avenir de la jeunesse malgache grâce à l’apprentissage du coding. Fondée en 2018 par Matina Razafimahefa, cette solution a comblé un vide crucial en matière de formation numérique en Madagascar et a créé une passerelle entre les compétences des apprenants et les besoins des entreprises.